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Pourquoi je crée ?

La réponse la plus honnête et spontanée est sans doute "parce que je ne peux pas faire autrement".



Autoportrait de Clémentine Ada Negroni, il s'agit d'un plan rapproché sur son visage de profil, les yeux fermés et enveloppé par ses mains ainsi que par un flou rendant l'image assez douce.
Still Life? © Clémentine Negroni 2018


Cependant, au fil des années et de mon processus de professionnalisation, ce questionnement est revenu en moi de manière de plus en plus constante.


Avant toute autre chose, l'art a toujours été une nécessité pour moi. Qu'il vienne de moi ou provienne des autres.

Étant hypersensible, je passe le plus clair de mon temps à l'intérieur de ma tête. L'art est ma connexion avec l'extérieur. La condition sine qua non de mon bon fonctionnement.

Tout ce qui naît dans ma tête de manière incessante doit bien trouver une voie de sortie (sinon, c'est l'implosion ou une noyade abyssale).


Donc, en premier lieu, la création est pour moi une nécessité.

Cela peut paraître étrange, voire incompréhensible, mais ce n'est pas un caprice puéril, c'est ma bouée de sauvetage.


Mais plus j'avance et plus je découvre de sens à ce que je fais.


Plus je comprends ce que les œuvres des autres m'apportent, plus je me rends compte de ce que je peux apporter au monde. Je peux, en lançant ma petite bouée, faire émerger tant de choses et même faire remonter quelqu'un d'autre à la surface.


Mes motivations deviennent de plus en plus certaines lorsque j'entreprends la plupart de mes projets : révéler l'utilité de la beauté, de la poésie et du rêve.

Je veux que mon amour de l'art serve à d'autres à s'autoriser à ressentir leurs émotions et à entrer dans une dimension parallèle dans laquelle elles ont le droit de prendre de la place.


Mon but lorsque je crée, c'est que quelqu'un puisse, en regardant mon travail, se dire "tiens, ça me parle", "je me sens proche de ce que je vois", "ça me touche", "c'est vrai qu'on peut voir les choses comme ça", "c'est comme ça que je perçois les choses", "c'est comme ça en moi", "en fait, c'est moi", "je ne suis pas seul•e".


S'autoriser à ressentir, à voir avec d'autres yeux, à penser de côté, à rêver. Ce sont des attitudes qui peuvent nous aider à vivre comme des êtres pleinement humains et à nous sentir compris•es.


Et vous, pourquoi créez-vous ?

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